L’Ordre des avocats de Paris trafique-t-il les élections ordinales ?

Chaque année les avocats sont appelés en novembre à renouveler une partie des membres du conseil de l’Ordre.

En générale, les listes sont pré constituées en famille afin d’écarter les intrus, les non désirés ou les non conformes afin qu’ils ne viennent pas à être élus au risque d’interrompre certaines pratiques internes qui pourraient être rapportées par des témoins gênants.

L’année dernière en 2002, le vote pouvait se faire par la voie de l’internet.

Deux confrères et deux journalistes s’en vinrent m’annoncer que j’avais été élu et sollicitaient mes impressions.

Quelques instants plus tard, l’Ordre annonçait une panne d’informatique qui dura trois heures. L’énervement régnait au sein des locaux et les membres du conseil faisaient grise mine.

Les résultats furent enfin rendus et contrairement à ce qui était attendu, les voix qui m’avaient été attribuées n’étaient pas de 1700 ou plus, mais simplement de 689, avec la particularité que contrairement à chaque élection antérieure, le nombre de mes voix n’avait pas doublé entre le premier et second tour.

Je demandais auprès du fameux gardien du temple, Monsieur Philippe LUCET de recompter mes voix.

Celui-ci répondit :

«Je regrette de ne pouvoir vous donner satisfaction ; en effet, le décompte des voix de chaque candidat a été effectué en présence du candidat ou de son représentant sous contrôle d’huissier qui a dressé procès-verbal des opérations.

Les bulletins ont été placés à toutes fins utiles sous scellés et ils le sont toujours» (SIC) !

Ainsi l’Ordre considère que le fait pour une personne éligible de solliciter un comptage de ses voix ne constitue pas une fin utile (justifiant la mise sous scellée des bulletins de vote), de sorte que les scellées auraient pour but, aux yeux de l’ordre d’être conservé sans doute pour faire des confitures.

Plus tard, je lis dans le bulletin de l’Ordre du Grand Orient de France, en date du 28 février 2003 :

«Monsieur Bernard MERY a été exclu du Conseil de l’Ordre des avocats et radié du barreau avec exécution provisoire. »

Il est difficile de penser que le Grand Orient de France – si bien représenté au sein du conseil de l’Ordre de Paris – aurait été mal informé ou qu’il serait enclin à écrire n’importe quoi.

Le fait a donc été qu’un organe quasi officiel a annoncé que j’avais été exclu du conseil de l’ordre puis radié par décision du 17 décembre 2002, de sorte que la chronologie de l’exclusion puis de la radiation a bien été respectée dans les faits, la seconde pouvant expliquer par la première, afin d’éviter à tout jamais de telles aventures perturbantes.

Ainsi, d’après un conseil de l’Ordre d’une célèbre loge maçonnique nécessairement bien informée, si j’ai été exclu du conseil de l’Ordre des avocats, c’est bien que préalablement j’avais été élu.

Interrogé une seconde fois, l’honorable Philippe LUCET à qui toutes les pièces avait été communiquées, répondit avec le style dont il a seul le secret :

«J’ignore tout de la communication faite par le conseil de l’ordre du Grand Orient de France et par conséquent, je ne peux répondre à votre interrogation. »

Il ajouta «mezzo voce» «cette année nous revenons au comptage manuel» pour peu qu’un autre indésirable viendrait à être élu et que nous ne pourrions pas le radier ni invoquer une fois encore une panne d’ordinateur.

Le lecteur jugera de l’habileté d’une telle pirouette.

Les doutes sont donc renforcés, la question se pose de plus belle : L’Ordre des Avocats trafique-t-il les élections ?

L’Ordre des avocats de Paris par ses refus et circonlocutions entend prouver hélas que nous sommes dans la vérité.