Enfin, l’Ordre des avocats de Paris jugé à son tour
 pour faute lourde et incompétence !

La 1ère Chambre du tribunal de grande Instance de Paris dans un jugement du 30 mai 2007 condamne l’Etat Français à régler à l’avocat Bernard MERY, la somme de 90 000€ pour avoir commis une faute lourde dans l’exercice de son pouvoir juridictionnel confié à l’Ordre des avocats de Paris.

L’Etat est donc condamné avec exécution provisoire à réparer le préjudice causé à l’un des avocats radié avec exécution provisoire en décembre 2002.

Les juges n’ont pas été dupes des raisons exactes de cette radiation. Ils l’expriment en des termes subtils qui obligent une lecture entre les lignes. Selon eux, l’inaptitude ne peut être appréciée qu’en tenant compte du fait que l’acte de juger est singulier «dans une matière où souvent tente de tromper qui peut ». Le tribunal décide que l’Ordre des avocats de Paris en prononçant une mesure de suspension provisoire immédiate contre l’avocat sans avoir attendu l’issue des voies de recours, a été constitutive d’une faute lourde dés le mois de décembre 2002 jour de sa décision et conteste l’argumentation de l’Ordre des avocats, en édictant que l’exercice des voies de recours par l’avocat, même si elles lui ont rendu sa dignité, n’avaient pas permis de réparer son préjudice.
Le journal du dimanche exhume des raisons apparentes du jugement en matière disciplinaire, celles sous-jacentes causes de l’expression «dans une matière où souvent tente de tromper qui peut » Il écrit en effet que l’avocat auteur de deux livres dénonçant le rôle de la franc-maçonnerie dans les affaires judiciaires vient de faire condamner l’Etat à lui régler la somme de 90 000€ pour la faute lourde de ses juges (l’Ordre des avocats de Paris) qui l’avait radié à tort (!) après des échanges épistolaires assez vifs avec plusieurs de ses confrères… »
On s’aperçoit que c’est encore pour le contenu d’une lettre que l’Ordre des avocats qui ne désarme pas et ne craint pas de l’action récursoire de l’Etat contre lui (le droit pour l’Etat de lui demander le remboursement de ses condamnations prononcées à son encontre) que l’Ordre des avocats de Paris repart à l’attaque…
Cette décision fait suite à un arrêt de la Cour de Cassation qui effaça 11 cas de poursuites, à un arrêt de la cour d’appel de Versailles qui infirma la décision de l’Ordre après avoir constaté l’amnistie des quatre affaires restantes.
Il y a donc incontestablement une justice en France. Il y a des juges qui estiment que l’art de juger est « singulier » et qui ne craignent pas de bien juger, même s’ils s’attendent à des représailles des réseaux.
Le Président GRELIER de la Cour d’Appel de Paris ne s’est pas privé de rapporter les pressions et vives critiques qui s’étaient abattues sur lui lorsqu’il avait osé rapporter la peine de radiation à celle d’interdiction à deux années dont une avec sursis. Il n’en demeure pas moins que la critique porte également sur son arrêt qui n’avait pas été plus clairvoyant en droit que l’arrêté de l’Ordre des avocats.
Cela démontre bien qu’il existe des juges indépendants peu soucieux de leur carrière, fidèles et respectueux à leur serment, soucieux de rendre une justice libérée de toutes pressions…
Quels sont les plus nombreux ? Tout porte à croire que les pourcentages sont les mêmes que ceux existant dans la population, entre ceux uniquement préoccupés par les avantages et l’avancement et ceux animés de la vocation de juger bien selon leur conscience.
Le président de la 1ère Chambre du TGI de Paris Jacques GONDRAN de ROBERT fait certainement parti de la seconde catégorie. Il me plaît ici de lui rendre hommage, puisqu’ils n’est pas autorisé, pour des raisons éthiques évidentes, de remercier les juges qui rendent la Justice, comme pour Saint-Louis sous son arbre, elle s’impose et se suffit à elle-même.
La morale de cette histoire est qu’il ne faut jamais désespérer de la justice, ni baisser les bras, un droit s’il existe a toutes les chances d’être reconnu. Mais ce n’est pas sans mal. Il faut encore trouver le bon raisonnement, la bonne règle de droit, car les juges ne peuvent se substituer à la carence du justiciable. Il faut donc connaître le droit pour espérer de lui.
L’autre enseignement dans ce dossier est de confirmer que Bernard MERY avait raison de dénoncer l’interventionnisme de la franc-maçonnerie.
En effet comme expliquer qu’alors que Bernard MERY ne faisait partie d’aucune loge franc-maçonne, c’est le Grand Orient de France qui dans son bulletin de février 2003 s’attribuait ouvertement la paternité de la radiation en suite de l’intervention de l’avocat Jean-Marie Quillardet auprès de l’Ordre de Paris parce que Me Bernard MERY avait osé, simple profane, écrire une lettre critique au Grand Maître d’alors, Monsieur Gugliémi.
C’est Jean-Marie Quillardet l’actuel Grand Maître du GOF, avocat au barreau de Paris, qui fut chargé de transmettre la Fatwa du GOF à l’Ordre des avocats de Paris, lui qui attaque inlassablement Bernard MERY en prétendant qu’il aurait commis une faute professionnelle au profit de l’un de ses frères.
Le mélange des genres est inacceptable. Des fortunes se sont battis sur cette appartenance. Le fait est que dans l’arrêté de radiation, trois paragraphes fustigeaient la critique de Bernard MERY envers la franc-maçonnerie. Or aucune poursuite n’avait été officiellement ouverte de ce chef «dans une matière où souvent tente de tromper qui peut».
L’arrêté de l’Ordre des avocats de Paris n’était donc qu’un habillage d’un ordre du Grand Orient de France et c’est encore l’actuel grand Maître du GOF Jean-Marie Quillardet qui s’élève contre les propos du premier Président de la Cour de Cassation, Monsieur Vincent LAMANDA, c’est une fois encore le GOF qui se cache derrière les circonstances des lois de Pétain pour jouer de l’amalgame entre critique  de la franc-maçonnerie et critique des juifs. Comme pour Me Bernard MERY le haut magistrat est accusé d’antisémitisme par Jean-Marie Quillardet qui s’accapare sans honte d’une époque où les gens disaient «je déteste les juifs»». Mais l’accusation d’antisémitisme, comme la radiation ne sont pas les seules armes utilisées contre les justes, nous savons aussi qu’existe l’internement psychiatrique.

 

 Jugement du 30 mai 2007