Les juges défraient la chronique

Il n’y a pas de semaine qu’on apprenne qu’un juge a touché des pots de vins, qu’un autre est pédophile, qu’un autre fréquente les prostituées et les raquette, qu’un autre encore touchait des enveloppes contre une garantie d’immunité pénale, qu’un autre avait monté une organisation pour s’enrichir à bon compte et justifiait ses revenus en espèces par un gain au Loto, argument que le plus minable des malfrats n’oserait plus exposer. 

Face à cette avalanche de juges voyous, qu’elle a été la réaction des autorités constituées : le bâillon et l’exclusion. 

L’avocat que je suis, a été radié avec exécution provisoire, jugez du peu et accrochez-vous «pour avoir imputé à des magistrats des faits contre l’honneur » ce qui serait pour l’avocat, normalement chargé de défendre ses clients des injustices commises par tous, y compris par les juges, «un grave manquement à l’honneur» équivalent au crime et nécessitant un arrêt de mort immédiat. 

Mais nonobstant la main de fer du tristement inexistant bâtonnier Paul-Albert IWEINS, le dernier ayatollah en cours au barreau de Paris, celui qui a décidé de remettre les avocats parisiens au pas de l’oie, comme en 40, une seule tête, une seule voix, qui ne cesse de transpirer de toutes parts dès lors qu'on lui demande ce qu'il fait pour la profession,  pour lui la putréfaction vient non plus seulement des petits qui osent s'en prendre aux  plus hauts d’entre eux(lisez les magistrats), selon la phrase mémorable d'un de ses bourreaux. 

Après le Vice-Procureur Marc BOURRAGUE de Montauban, tribunal qui s’honore déjà d’un Procureur KUBIEC, défenseur du commissaire SABY comme lui traduit en justice pour dénonciation calomnieuse et répandant sa vindicte contre celui l’avait assigné et dénoncé : Louis GAIFFE sa victime.Voici que son collègue subordonné est impliqué à son tour, dans une affaire de proxénétisme et de pratiques sadomasochistes, dont le commissaire serait au centre et où cette fois, même Dominique BAUDIS risque d’être emporté par le flot de boue. 

Voici encore, le juge Hugues VERITA, révoqué par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM)  la pire des sanctions possibles, quoique ses pairs lui aient permis de conserver ses droits à la retraite. Président du TGI de DIGNE puis vice-président du TGI de Nîmes, VERITA est renvoyé en correctionnelle pour avoir perçu de l'argent dans le but d'arranger des procédures de faillite (il avait organisé un circuit avec des liquidateurs parisiens qui lui retournaient sa commission). 

Franc-Maçon, Vérita est également mis en examen pour avoir contacté Gilbert BAUNET, ancien président du Conseil Général du Gard, afin qu'il intervienne en sa faveur pour arranger un petit problème fiscal. En échange, le magistrat aurait promis à BAUNET la clémence dans une affaire le concernant. Ce dernier l'a aussitôt dénoncé. 

Dans sa décision, le CSM estime que VERITA a mis en place un système fondé sur des amitiés personnelles sans égard aux critères de la légalité. En 2000 le garde des Sceaux avait refusé de le poursuivre sur la première affaire, avant que la seconde ne scelle son sort. 

Le 2 avril 2003, (le même jour où la Cour de Paris interdisait à Me Bernard MERY d’imputer à des magistrats des faits contre l’honneur) le CSM avait déjà suspendu  Jean-Louis Voirain, procureur adjoint au parquet de Bobigny, à titre provisoire, puisqu'une procédure pénale est en cours, mais bien obligé puisqu'il est incarcéré depuis trois mois. 

On reproche à VOIRAIN, ex-membre de l'Association Professionnelle des magistrats (droite dure) de menus cadeaux ( stylo, voyage, argent) en échange d'éventuelles interventions. L'an dernier la chancellerie l'avait proposé au poste d'avocat général à la Cour d'Appel de Paris et celui-ci avait été décoré de la légion d’honneur ! 

Après ce Président de la Cour d’Appel de CHAMBERY qui s’amusait à photographier de jeunes nymphettes en tenue d’Eve, muté à VERSAILLES à la présidence d’une chambre,(nous espérons qu’il ne s’agit pas de la chambre de la famille), après ce procureur Général d’Aix-en-Provence qui se servait pour meubler son logement parmi les meubles que contenaient la Cour, voici le bouquet en la personne du 1er substitut Général de la Cour d’Appel de Versailles, (décidément !), qui est arrêté pour les photos qu’il collectionnait sur internet, d’enfants de moins de deux ans, violés et maltraités…. 

Ce magistrat Michel JOUBREL(encore un syndicaliste) est un ancien du CSM, c’est lui qui jugeait les autres juges, c’est lui qui a condamné le juge MURCIANO parce qu’il faisait son travail sans vouloir tenir compte des pressions. On imagine cet homme de sexe, dont le papa était président de Chambre à la Cour de Cassation, requérir avec violence contre les prévenus…. 

Après les avocats, faudra-t-il radier les journalistes qui relatent l’existence de cette avalanche de juges ripoux ? 

Dominique PERBEN notre ministre a trouvé mieux : la création d’une commission d’éthique, c’est-à-dire un machin, du bla-bla-bla, en croisant les doigts, et que l’oubli fasse le reste, et que les avocats courbent la tête, terrorisés par la menace de la radiation. 

Vive cette démocratie qui s’inspire de Pétain !