Extraits de la plaidoirie de Me Bernard JOUANNEAU

« Je viens ici faire un acte de foi. Depuis que je fréquente Bernard MERY il y a trop de confrère qui me tournent le dos. La réprobation me suit pas à pas.
J'entends de tous côtés des recommandations :
« Mon pauvre ami il l'a bien cherché », « Comment pouvez-vous le défendre puisqu'il faut le soigner » !
S'il faut le soigner ce n'est pas ici !
C'est une raison de plus de prendre la parole !
C'est une exigence de la défense !
Parmi les principes essentiels de la profession, pour moi le courage et l'indépendance et la dignité sont les qualités essentielles de la profession.
Cet appel à l'état de droit je le fais dans cette audience solennelle.

A trois reprises devant le Conseil de l'Ordre des Avocats nous avons joué à cache-cache avec les membres du Conseil de l'Ordre des Avocats alors qu'ils n'avaient qu'une idée se débarrasser de lui le plus vite une fois passées les élections !

Cela aurait fait désordre de le radier alors qu'il était candidat au Conseil de l'Ordre des Avocats.
On a utilisé l'artifice de la suspension provisoire après 10 ans de procédure disciplinaire !
On a attendu la dernière seconde pour la prononcer alors que la suspension provisoire est prévue pour arrêter le désordre, parer au scandale, protéger les clients de l'avocat !

 
On l'a utilisée comme un détournement de procédure pour que la radiation l’atteigne du jour au lendemain !       

 Le bâtonnier a imposé la décision. L’administrateur chargé de gérer les dossiers du Cabinet de Bernard Méry s'est installé à la place de Bernard MERY, a ouvert son courrier, répondu aux clients, les a reçus, et leur a même proposé ses services.

Aucun des clients de Bernard MERY n'a jamais porté plainte ! 

Pour le client de Bernard Méry qui n’a pas pu l’avoir comme avocat, Monsieur Louis Gaiffe, devant la Cour d’Assises de Montauban il y a quelques semaines, comment ne voulez vous pas que je pense que l'Ordre des Avocats ne porte pas une responsabilité ? Il a par lassitude, agacement, empêché Bernard MERY d'apporter le devoir suprême de défense. 

Un innocent a été condamné à 6 ans de réclusion criminelle !

 Bernard MERY est l'avocat courageux, digne qui se qui se lève et résiste.

 Le bâtonnier local, m'a dit qu'il n'entendait d'aucune manière adopter sa stratégie de mettre en cause le Procureur de la République et le Commissaire de Police ainsi que les 3 juges d'instructions, et qu'il n'était pas question une seconde de s’instituer le défenseur contre les responsables locaux de l'institution !

 Bernard MERY qu'a-t-il fait depuis de si nombreuses années ? Il est allé au bout de la défense ! C'est parce qu'il s'est écarté des règles de la convenance, le « politiquement correct » qu’il a été radié !

 Ce n'est qu'une exécution capitale.

 Car il parle haut et fort et décide de mettre en cause un ensemble des personnes qui mêle tout à la fois les experts, juges, procureurs qui ont soutenu des points de vue, mais des points de vue contraires au droit résultant d'une compromission !                                     

Mais en plus il gagne, cela met en rage ses adversaires, qui parfois font l'objet de mutations ! 

Comme ce Président de la Cour d’Appel de Saint-Denis de la Réunion qui a été nommé à Toulouse, muté en perdant tous les avantages que lui procurait sa résidence de Saint Denis de la Réunion ! Il avait l'habitude d'ajouter aux requêtes présentées un avocat de religion juive, sous le nom de cet avocat 6 étoiles de David, quand il s'agissait ordonnance de taxe.

Comme ce Président du Tribunal de Grande Instance de Bayonne, muté à Orléans qui était Conseiller Général et qu'il ne risque pas devenir dans le Loiret !                            

Promu ou muté à cause de ses interventions dont celle par laquelle il avait autorisé un Huissier de Justice à suivre Bernard MERY jusque dans sa voiture !  

Il faut admettre qu'il puisse y avoir des cas de récusation ou suspicion légitime qui sont des voies de droit. Alors Bernard MERY, d'une certaine manière est devenu le spécialiste de ce genre de procédure et il a eu le courage de faire le tri. Ce n’est pas pour cela qu'on doit le considérer comme l'ennemi héréditaire des magistrats. 

Quels sont les griefs contre lui ? C’est le problème de l’article 13 du règlement intérieur de l’Ordre des avocats qui prétendait imposer le visa, autorisation préalable avant de mettre en cause un membre du gouvernement, un expert, ou un membre d’une profession judiciaire.

Bernard Méry considère que c'était un contrôle inadmissible de l'Ordre sur la profession d'avocat.

Vous savez ce qu'il fait l'Ordre ? Les visas, généralement, il les renvoie aux avocats, mais la 1ère recommandation que fait l’Ordre en les renvoyant, c'est de conserver cet exemplaire secret !

Pourquoi ? Je vais vous le dire : La Cour d’Appel de Paris, en avril 1995 sous la Présidence de la Première Présidente Madame Ezratty, a annulé cet article 13 du règlement intérieur de l’Ordre des avocats de Paris.

Car c’est une entrave et une dissuasion à l’égard des avocats sous couvert de modération.

 L’Ordre des avocats a utilisé un nouvel article, l’article 31 ! C'était un moyen pour demander de le faire d’une autre façon, ce n’était plus une interdiction mais recommandation ! 

C’est l’Ordre des avocats qui ne s'est pas soumis à la Cour en maintenant le contenu de l’ancien article 13 ! A quoi ça rime cette mascarade ? Vous êtes libre, mais : attention !

Et les « principes essentiels », tout le « tintouin » qu'on trimbale avec nous depuis des générations nous revient en pleine figure !

Qui se moque du monde ? 

Est-ce l'avocat qui est fidèle à son à son serment d'indépendance ou l'Ordre qui, au mépris d'une décision de Cour d'Appel sur laquelle il n'a pas été élevé de pourvoi ?

Ordre qui agit de manière insidieuse et sournoise ! L'ordre qui a violé l'autorité de la chose jugée dans une affaire dans laquelle il était partie !

Et il n'y a pas sanction disciplinaire contre l'Ordre des avocats !

Le problème fondamental c'est la question de l'immunité de l'article 41 de la loi sur la presse de 1881 mais cet article devrait être dans la loi sur la profession d'avocat ou dans l'article 6 de la Convention Européenne des Droits de l’homme sur la protection des droits de la défense ! 

Car l'immunité n'est pas un privilège réservé aux avocats ni aux professionnels du droit, c'est un moyen de garantie de liberté des droits de la défense

Ça veut dire que l'on peut tout dire, tout écrire, même les choses les plus désagréables dès lors que c'est en rapport avec la cause que l'on défend et le procès, en raison des droits de la défense qui appartiennent à tous les justiciables dans un débat où on peut tout déballer.

On a le droit de demander à la juridiction qui juge le procès le retrait des propos diffamatoires ou injurieux, le tribunal réserve le droit d'agir mais il faut suivre ce chemin

Je soutiens que l'immunité de l'article 41 doit laisser libre de tout dire et de tout écrire et que si les propos dépassent ce qui est normalement accepté il faut que ce soit avant une procédure disciplinaire.

On ne doit pas être plus exigeant que les avocats, sinon on prive l'avocat de sa possibilité de choix de ses moyens de défense. Cette loi n'existe pas pour nous mais pour la justice

Il ne faut pas que les avocats puissent être menacés et être radiés.

Pour cela, l’avocat jure d’exercer sa profession avec dignité, conscience, indépendance, probité, humanité, mais ne jure pas de l’exercer avec modération ou confraternité !

Alors l'Ordre en rajoute toujours un peu. 

Il y a beaucoup de magistrats qui imposent de se plier à leurs volontés, sauf si on leur ramasse leur mouchoir !                              

Tact ? Probité ? Modération ? 

Il faut que l'avocat fasse ce pour quoi il est fait et ne pas hésiter à être courageux et indépendant. Certains principes essentiels doivent disparaître

Qu’est ce qu’on reproche à Bernard MERY ?

Une absence de mandat du client ?

De ne pas toujours avoir demandé le visa avant de mettre en cause ?                

Des excès de propos ou décrits pour la défense ? 

L’évocation et la mise en cause de la  responsabilité de magistrats en raison de leur relation avec des francs-maçons.

Je dis un mot de la franc-maçonnerie : il y a même des magistrats qui écrivent dans le Dalloz qu'un magistrat doit déclarer s'il est maçon. 

Dans les affaires et dans le Palais il y en a partout !

Vous regarderez dans la ferronnerie de l'escalier du Palais de justice de Paris où il a des symboles maçonniques !

On reproche à Bernard Méry d'avoir dit tout haut ce qu'il pense tout bas !

On a instruit cette affaire bizarrement depuis 1990 

Des rapports sont faits. De temps en temps on cherche un volontaire pour Bernard MERY ! 

Une avocate stagiaire, Mademoiselle Urbain apparaît comme rapporteur d'une enquête déontologique contre Bernard Méry !!!

On a pris pour 11 affaires M. Bernard SUR, qui est n’exerce plus ! Il ne peut pas faire un rapport d'enquête déontologique. 

Mais il faut convoquer Bernard Méry. Or M. SUR a déposé son rapport en indiquant qu'on lui avait pas dit qu'il avait obligation d'entendre Bernard MERY !!!!

On a une procédure nulle ! 

A l'audience du Conseil de l'Ordre je suis parti parce que c'était une mascarade !!! 

On s'est trop acharné contre lui, parce qu'on a pensé qu'il n'avait personne pour lui. Que ses clients ! 

On a réussi à voir que tel Bâtonnier avait volé au secours des adversaires des clients de Bernard MERY par intérêt personnel, grâce au soutien d'un Premier Président de Cour d’Appel dessaisi au profit de la Cour de Toulouse. 

Malgré le Bâtonnier local, le Président du Tribunal de Grande Instance, le Premier Président de la Cour d’Appel de Pau, Bernard MERY a gagné !

Vous annulerez donc la décision de radiation de Bernard Méry car la procédure est nulle, les faits ne sont évidemment pas contraires à l’honneur !